La question de la ligne 2 d'un tramway était à nouveau au coeur des débats, mercredi soir, à Viacités.
Les élus de Viacités, syndicat des transports en commun de l'agglo, ont été soumis au vote, mercredi. Résultat : vingt-deux voix pour ne pas répondre au second appel à projets du Grenelle de l'environnement.
Rodolphe Thomas, conseiller général, maire MoDem d'Hérouville-Saint-Clair, cache à peine son impatience.
Comme d'autres élus, il est venu pour une question : le second appel à projets du Grenelle de l'environnement (lire « O.-F. » de mercredi), lancé par Jean-Louis Borloo le 4 mai. À la clé : le financement de projets de construction de nouvelles lignes ou d'extension de TCSP, transport en commun en site propre. Comme le tramway.
« Dans les calculs faits, la subvention de l'État atteindrait huit millions d'euros. C'est faible au regard des 41 millions obtenus pour la ligne 1 du TVR. Les projets subventionnés ne concerneront que ceux réalisés entre 2011 et 2013 », précise Eric Vève (PS) président de Viacités, conseiller général et élu de Caen.
Pour lui, « répondre à cet appel à projets est irréaliste pour des raisons financière, technique et politique ». Éric Vève, Philippe Duron, député-maire de Caen, et d'autres élus ont rencontré, mardi, le secrétaire d'État aux transports, Dominique Bussereau. « Selon lui, il doit y avoir un troisième appel à projets, fin 2011-début 2012, pour des prestations à réaliser en 2014-2015. Là, nous pourrions y répondre. » Il envisage, à partir de septembre, une concertation publique.
« De très mauvaises querelles politiques »
Sans hésitation, Rodolphe Thomas vote contre le fait de ne pas répondre au 2e appel à projets. Et attaque : « Aujourd'hui, attendre est un manque d'ambition. C'est passer à côté d'une opportunité. Ce serait une erreur politique, stratégique pour notre agglo si l'on veut que Caen rivalise avec d'autres grandes agglos. » Sur la même ligne, le centriste Luc Duncombe opte pour l'abstention : « Une ligne 2 est une réalité financière qui s'impose à nous, mais c'est un choix. C'est facile d'offrir 900 000 km à nos concitoyens mais il faut aussi préparer l'avenir. » Dans le public, Sylvie Morin-Mouchenotte, ancienne présidente de Viacités, applaudit vigoureusement.
Huit autres élus interviennent dans le sens d'Eric Vève. « On ne peut pas décider sans les habitants de l'agglo », soulèvent Marie Dominique Frigoult (Caen, PS), et Joël Jeanne (Mondeville, PC). Olivier Colin, conseiller général, ne conteste pas « la nécessité » d'une ligne 2, mais aimerait que les financeurs - conseil général, agglo et villes - donnent leur avis : « Il faut que tout le monde soit d'accord sinon on va droit dans le mur ». Pour Xavier Le Coutour, maire-adjoint de Caen (PRG), « il faut d'abord garantir la ligne 1, éventuellement avec un autre matériel ». Il s'agit pour Gérard Leneveu (Giberville) de « très mauvaises querelles politiques. Sauf à augmenter les impôts de façon exponentielle, c'est non à une ligne 2 trop rapidement ».
Vingt-deux élus (dont deux élus de la majorité hérouvillaise présents) sur 24 ont voté pour une attente à une éventuelle ligne 2 en 2018... Dans le cas d'un troisième appel à projets.
Nathalie HAMON.